ALLER A L’ORAL

 

La première moitié des épreuves est passée… il ne reste plus qu’à découvrir en vrai Ses Gracieusetés du jury. Vos papiers sont en règle, vous vous êtes fait la frayeur au moment des écrits. Soufflez…Voici des avis, des conseils, des témoignages…

 

SOMMAIRE

Où se déroulent les épreuves ?

Peut-on assister aux oraux ?

Quel est l’ordre des épreuves ?

Comment je m’habille ?

L’explication improvisée ?

La confession ?

Témoignages d’oraux

 

Où se déroulent les épreuves orales ?

Cela fait quatre ans que les interrogations ont lieu à Censier (modernes) ou à la Sorbonne (classiques) à Paris. Mais cela va peut-être changer l’an prochain en même temps que les Présidents.

 

Peut-on assister aux oraux ?

Oui, il suffit pour cela de se présenter directement sur place (en vérifiant avant que c’est bien un jour ouvrable…cela fait des années que le vendredi est le jour de repos, donc méfiance !). Vous choisissez la nature de l’épreuve à laquelle vous voulez assister. Il vous sera interdit de prendre des notes. Les candidats stressés peuvent refuser d’avoir des auditeurs. En général, si vous assistez, ils apprécient d’avoir une petite parole d’encouragement à la fin. Ca fait toujours bizarre de voir les auditeurs s’enfuir…

 

Quel est l’ordre des épreuves ?

En externe modernes, l’ordre est aléatoire. Vous passez toujours deux jours de suite sur un petit et un gros coeff., puis une pause, puis de nouveau deux jours de suite sur les deux épreuves restants. Il faut compter 7 à 8 jours sur place (date de la réunion-dernière épreuve).

En interne modernes, vous ne pouvez pas tomber sur le même auteur en leçon et en explication de texte.

 

Euh… comment je m’habille ?

Ce n’est pas le moment de vous endimancher, car il faut vous sentir à l’aise cependant on ne peut que conseiller d’apporter dans sa valise une garde robe fort correcte. Cela donne lieu chaque année à de vastes débats… Il ne faut pas omettre non plus de considérer qu’il peut faire plus de 30° au mois de juin.

La tactique du Jedi pour les filles : prévoir un débardeur sous le chemisier. Ne mettre le chemiser qu’à la dernière minute avant de passer (et ne pas l’oublier, clin d’œil perso !).

 

Quelques remarques sur l’explication improvisée

“ Une petite remarque en passant concernant l'expli improvisée...

On entend parfois dire (y compris dans une ens!) que les auteurs qui ont figuré au programme de la première composition ne peuvent être donnés en expli improvisée durant une période de trois ans (le chiffre pouvant varier). Or renseignement pris cela ne s'avère pas. De fait, on ne peut être interrogé sur un auteur figurant au programme de l'année précédente, mais c'est tout: Laclos et Beckett, programmés en 99, ont fait leur retour en EI dès 2001, de même que Voltaire et Molière, programmés en 2000 et ressurgis dès 2002. ” Coucou (juin 2003)

 

La confession c’est quoi ?

La confession a lieu juste après les résultats définitifs à l’endroit où se sont déroulés vos oraux. Vous pouvez rencontrer votre rapporteur et discuter avec lui de vos prestations. Selon les personnes, c’est éclairant, ou non. Elle n’a lieu que pour les agrégations externes.

Attention : pour les lettres modernes, seuls les admissibles ont droit à cette confession. En revanche, en lettres classiques, le jury peut vous recevoir, même si vous n’avez pas été admissibles, pour vous donner les annotations de vos copies écrites.

Une description plus personnelle (Scarlett, juin 2004) :

“ Tous les jurys sont réunis dans leur salle respective. Tu t'avances comme un pauvre petit pénitent. Tu t'agenouilles et tâches de reconnaître ton rapporteur. Tu t'avances vers lui, prenant soin de bien t'écorcher tes genoux, et tu te prosternes au bout de leurs sandales sacrées.

Là, ton divin interlocuteur pose sur toi son regard de Bienheureux. De sa voix sépulcrale, il te livre le contenu des notes prises au moment de ta prestation de mécréant. Tu écoutes, les yeux baissés, espérant être touché par la Grâce de ses conseils. Tu oses parfois élever la voix, poser ta question de pécheur.

Puis tu te retires, à reculons, récitant déjà le prochain programme qui devra absoudre tes fautes.

Amen. ”

 

LES TEMOIGNAGES

Auditeur en liberté (juillet 2002) :

“ Voilà j'ai assisté à quelques oraux d'agreg. Au menu, une leçon(Le spectaculaire chez Corneille),et deux explications(Ronsard+Hugo). J'en ai tiré quelques petits enseignements :les candidats n'ont pas assez relevé les choses évidentes, ni problématisé de manière suffisante leurs exposés! Certains se sont fait coincer sur le contexte historique (on demande le minimum), sur des références culturelles de "base", et parfois ont même oublié de commenter le titre d'un poème...mais je mets ça sur le compte de l'émotion ;-)

Je sais c'est dur,mais il faut vraiment revenir sur les fondamentaux : clarté, simplicité, dynamisme, modestie...Une candidate, par exemple, a pêché par excès de décontraction, ses audaces ont pu paraître comme de l'insolence, alors que ce n'était qu'une timidité mal  maîtrisée (l'idéal : donner l'impression. d'une timidité vaincue) […] ”

Djak Ultime conseils ? (juin 2003)

En réponse à ta question, quelques conseils que j'aurais aimé qu'on me donne l'an dernier et que je vais donner cette année :

- pour la tenue: là, Isa et Carine parlent de "moule" en-dessous et je pense que c là où il faut rentrer le plus possible dans le moule agrégatif: tailleur pour les filles et costard pour les gars. en tout cas, soyez classe, évitez, les filles, d'être trop dénudée (genre le débardeur....et les sandales de plage   )

- pour le rapport avec le jury : ils peuvent être très traumatisants, très cassants, très très froids mais surtout, ne perdez pas pied: soyez humbles, certes, mais en même temps restez sûrs de vous, ne vous laissez pas déstabiliser par leur propos ou par leur comportement (parfois franchement pas cordial!!!!!) et vice versa: si un jury vous paraît super bienveillant, super sympa et souriant, ne "prenez pas trop la confiance" comme diraient mes zélèves: rester sérieux, pas trop détendu autrement vous risquez de vous prendre une baffe…

- pour les heures de préparation

pour les explications de texte et autres commentaires, je vous conseillerai juste de ne jamais recracher un plan de cours, même si c’est le passage que vous avez étudié en fac ou avec le cned: ne jamais se dire que c’est facile, faire une problématique béton surtout et la tenir jusqu'au bout. Avant de passer, chez vous, testez différentes manières de gérer le brouillon (calque, système de couleurs, notes et rédaction, brouillon aéré et clair....) pour ne pas être pris au dépourvu le jour J

pour la leçon ou l'étude littéraire, c'est encore pire car on a 6 heures de préparation, c'est long et j'ai eu tendance l'an dernier à vouloir étaler ma science et à en faire une question de cours (ça s'y prêtait un peu.....) mais NON: dites-vous qu'ils donnent ce sujet parce qu'il comporte plein d'intérêts sous-jacents et c’est  à vous de les trouver: là encore, évitez la facilité parce que c’est là où on se plante......

Cécilia (août 2003) : le récit de mes oraux

“ Je suis repassée par le site et j'ai vu qu'on demandait des récits d'oraux alors je me lance. J'ai été admise cette année pour ma deuxième tentative (admissible l'an dernier) et je pense le devoir surtout à l'écrit. L'année d'avant, j'avais été trop juste alors cette année j'ai vriment bossé les épreuves écrites. Je suis un pur produit de la fac alors question dissert, je n'avais pas vraiment la technique. alors j'ai bossé toutes les dissert sur tous les auteurs (sauf le Moyen-Age  ) et ça a payé : 11 en française et 14 en comparée. POur les matières techniques, j'ai fait du par coeur et j'ai eu autour de 10 partout. Je conseille de bosser l'écrit parce que à l'oral, il peut se passer le pire (1 ou 2) comme le meilleur (17/18) et c'est souvent un grosse part de chance. Pour moi, en leçon, je suis tombé sur l'oeuvre du Moyen Age : "Le destin dans le Roman de Thèbes". Sachant que j'avais fait ni leçon, ni oral dessus, et que je l'avais lu une fois dans l'année (au début !!), je me suis sentie très mal. Mais bon, j'ai fait un truc I) Différentes formes du destin dans le roman (syncrétisme) II) Mais responsabilité des hommes versus les dieux III) Destin littéraire.

Le jury a été correct. Il m'a posé des questions sur la Providence mais je ne savais pas quelle en était la vision au M_A alors j'ai merdé. J'ai eu 6 au final. EN explic sur programme, je suis tombée sur Gil Blas, le premier dialogue entre Gil Blas déguisé en petit maître et Laure elle aussi déguisée. J'ai axé mon explic sur la parodie de la rencontre amoureuse et du dialogue galant (théâtralité du passage). Pas trop de question du jury mais la question de grammaire était terrible, du jamais vu pour moi : Indicatif, Subjonctif, Impératif : plus de quarante occurrences !!!! pendant mes dix min, j'ai classé toutes mes occurrences très très très vite et bien sur je me suis planté sur certaines que le jury m'a fait reprendre ("vous êtes sûre que ce verbe est à l'indicatif ???" "euh non c'est du subjonctif en fait....". il m'a fait définir l'aspect et ses différents types (sécant...). J'ai fait une grosse bourde : j'ai dit que "s'il vous plaît" c'était du subjonctif, dans l'émotion du moment, ça m'a paru bizarre mais juste...ça l'a fait rire, mais pas méchamment. j'ai eu 9.

En comparée, je voulais tomber sur le théâtre parce que j'avais eu Larbaud l'année d'avant et que ça avait été la cata. Coup de bol (ouf !!), j'ai eu Hugo, Hernani, V, 3 jusqu'au son du cor. Pbtiq (j'ai gardé mon brouillon) : "Cette sc de duo amoureux va être le lieu d'un renversement tragique (cor). Cependt, nous verrons que ce basculement dans le tragique peut-être pressenti par des eléments latents qui viennent ébranler la perfection de ce tableau amoureux romantique". Plan : I) La revendication du bonheur 11) l'harmonie du cadre (nature, motif floral; cadre bucolique) 12) le duo amoureux (adresses, déclarations, exclamations, échos poétiques) 13) le retour à l'ordre (image du seuil, chgt d'habit, identité retrouvée) II) Les fissures d'une scène idyllique 21) la désunion des corps (didascalies + opposition langage poétique et épurée de DSol et lgge charnel d'Hernani) 22) le poids du passé (le nom Hernani, veut oublier sa mission - venger le père - disqualifie le héros 23) le refus du réel : Dsol veut un amour éthéré ("ange", personnages tournés vers le surnaturel v. 1977, 1964 avec le motif de l'au-delà, indice de la mort prochaine. III) Le basculement dans le tragique 31) "le bonheur, amie, est chose grave" (bonheur romantiq a le goût du malheur, coeurs de bronze annonce la pétrification des corps morts) 32) les effets d'attente (motifs annonciateurs : le chant du rossignol, les reculs de Dsol...) 3) la réversibilité tragique (cadre bucolique se transforme en nuit solitaire, fleuve de bonheur v. 1965 en Acheron, Don Juan en Hernani, rossignol en cor, bonheur en malheur) ironie vs Dsol

La jury était sympa. dans les motifs annonciateurs, elle a ajouté le collier d'or, signe de l'emprisonnement. De plus elle considère que le retour d'Hernani à DJuan est factice puisqu'il n'a jamais été véritablement DJ auparavant. Elle a aussi atténué le refus du corps de Dsol : le personnage féminin ne pouvait dire son désir sexuel sur scène !! Mais j'ai eu 11 et c'était un oral agréable (si si c'est possible !!). Par contre l'impro, c'était nettement moins drôle. Je suis tombée sur l'Ecole des Femmes, V, 4 lorsque Arnolphe déclare sa flamme à Agnès. J'ai tiré le dimanche à 7h (aie !). J'avais vu le texte dans le Lagarde et MichMich alors j'ai balancé la sauce : Arnolphe personnage mi comique mi tragique. Le mec qui m'a repris n'a pas été très aimable : "C'est quand même le passage le plus comique de la pièce, du moins on riait à l'époque de Molière" et là il m'a expliqué en quoi c'était comique. Puis une femme m'a posé une question sur le terme "bouchonner". J'avais vu dans le dico que ça pouvait vouloir dire caresser mais j'avais pas fait gaffe et ça s'emploie pour les chevaux... hi hi...dernière question (c'était un peu question pour un champion cet oral) "A la fin du passage, Arnolphe emploie "cul de couvent", à quoi vous fait penser cette expression ?" euh, je sais pas... "Cul de basse fosse, évidemment" et là; tous les membres du jury se regardent et approuvent l'évidence de la réponse...c'était un des éléments importants de la querelle de l'Ecole des femmes....OK, je suis inculte, je vais désormais me cantonner au Trivial Pursuit Junior... J'ai eu 2... Donc; en impro, je sais pas ce qu'il faut faire, j'avais lu tous les lagarde et michard...peut-être voir un maxi de pièces classiques en vidéo...voilà pour le récit, je souhaite à tous un grand courage et surtout bosser en groupe. Moi j'étais dans une petite fac où on était 8 à la bosser sérieusement et j'ai passer une chouette année car on a bossé toutes ensemble donc pas de coup de blues durable. ”