TRAVAILLER ET PASSER L'AGREGATION
De la
volonté, du courage, un sens aigu de l’organisation… Pour les ceintures noires,
il est même possible de préparer avec enfants et conjoints, anniversaire de la
belle-mère et baptême du petit neveu. Mais il faut boire beaucoup de thé vert.
Au bout, une satisfaction énoooooooooorme.
Petit rappel : il existe une mise en disponibilité
pour l’agreg, non rémunérée, qu’on peut prendre dès
la première année mais elle n’est pas donnée d’office. Si vous êtes intéressés,
contactez votre rectorat pour les démarches (et consulter les guides d’iprof). Beaucoup ont écrit une lettre au recteur pour
expliquer leurs motivations.
Témoignage (septembre 2002) : “ Il existe une dispo pour agreg mais pas donnée d'office ( sur
examen du dossier par le rectorat) et refusée dans les académies déficitaires.
Par contre si tu as la chance d'être pacsée ou mariée et d'avoir ete affectée dans une autre région que ton conjoint tu peux
demander une dispo pour rapprochement de conjoint : elle est accordée d'office
et la demande peut se faire à n'importe quel moment de l'année. Pense a demander un justificatif de validation de stage au
rectorat si tu n'as pas la maîtrise, c'est indispensable pour l'inscription.
Enfin tu as le droit de travailler cette année mais pas ds l'education nationale, et tu peux rester à la mgen. Ensuite tu repasses a
l'inter et a l'intra au cours de l'année. Evidemment tu n'es pas payée et il
n'y a aucun avancement d'échelon durant cette année, et tu ne gagnes pas non
plus de points pour les voeux. ”
TEMOIGNAGES
Sophie
Une
première chose à faire, dès que tu connaîtras ton affectation: rencontrer ton
chef d'établissement et lui dire clairement que tu prépares le concours et que
tu as besoin d'une journée libre entière, dans la semaine. Si tu demandes autre
chose que le lundi ou le vendredi, ça peut marcher.
J'ai eu le mercredi cette année, et je compte redemander une journée cette
année.
J'ai cependant eu un emploi du temps à trous (exemple: jeudi et vendredi: 8h10
puis 13h30-16h30) Pendant mes heures de trous, je résolvais tous les pb administratifs en tous genres concernant les élèves, je
préparais TOUS mes cours, je corrigeais TOUTES mes copies (je n'ai JAMAIS
emporté de copies chez moi) Je recommencerai l'année prochaine, si j'ai de
telles "aérations" dans mon emploi du temps.
Il faut aussi répartir les heures de battement que tu as entre les cours et l'agreg. Une plage horaire de 3h30, c'est une véritable
aubaine pour travailler.
Le midi, je gobe un truc en 10 minutes dans ma salle et je me mets au boulot
(généralement prépas de cours, photoc....je profite
de l'ordi pour rentrer mes notes pendant que les
autres mangent...)
Après, le soir, tu es plus cool, le week-end aussi et tu peux plus facilement
jongler entre agreg et vie privée (si tu as des
enfants, par ex)
Le Petit Mirliton
-ne pas hésiter à mettre au parfum
collègues et administration le plus tôt possible (même si votre modestie
en souffre cruellement) afin de faire valoir votre droit à la formation
continue et/ou à la promotion de carrière. Peut-être éviterez-vous de récolter
quatre niveaux, une classe à PAC ou bien encore LA classe à examen de 34
élèves...
-Consacrer une partie des vacances d'été à un travail plus accentué que si vous
aviez l'année à vous (lecture+fiches thématiques+stabilobosisation
intensive...)
-Un truc rigolo : comme vous avez de la route pour aller sur votre lieu de
travail, enregistrez sur cassette vos mémos, citations, fiches de phonétique...
et passez ça entre France Inter et le dernier album de Sylvie Vartan.
-Eviter de donner un cadre trop rigide à ses programmations (tant pédagogiques
qu' "agrégationnelles" !) : ne pas hésiter
à faire des breaks -question vitale.
-Un machin fort efficace : intégrer insidieusement dans votre cours des points
de révision du concours (une p'tite lecture
analytique sur Tocqueville dans un groupement de textes, un extrait du Graal...
là, c'est à vous d'être imaginatif. Faites jouer un extrait de Mariage :
ça finira par rentrer...) Evidemment, il y a transposition, vous adaptez, vous
remodelez en fonction de votre public.
Prunelle
Mes idées sont complètement
empiriques et j'ignore ce qu'elles valent ...
1/ Refuser avec un grand sourire de faire des HSA (allez, j'avoue : j'ai fait
un petit tour parmi vous l'an passé, de fin mai à mi-juillet, jusqu'au jour où
j'ai appris que j'allais faire 21h de cours cette année !! je crois que j'ai eu
raison d'arrêter l'agrèg ...)
2/ Réinvestir le plus possible les séquences faites l'année ou les années
passée(s) en se disant qu'une séquence peut parfois aller pour plusieurs
niveaux si on y apporte quelques petites modifications.
3/ Choisir de travailler avec des oeuvres intégrales qu'on connaît déjà bien,
ou qui sont brèves.
4/ Ne pas laisser traîner les copies pour ne pas être débordé (se faire violence).
5/ Plutôt que de déjeuner à la cantine, apporter son repas (salade, sandwich,
plat cuisiné de façon à pouvoir en
profiter pour faire deux trois petites choses (recopier des notes sur son
carnet de bord, par ex)
6/ Si trajet il y a, en profiter pour lire quelques pages d'une oeuvre au
programme d'agrégation (sauf si on conduit !!)
7/ Faire un maximum de travail pour le collège ou le lycée au collège ou au
lycée (pendant les heures creuses) afin de ne pas rentrer avec tout le boulot
le soir.
8/ Bien sûr, travailler sur des extraits des oeuvres au programme de
l'agrégation avec ses élèves.
9/ Jeter la télévision.
10/ Consacrer une heure chaque soir à la lecture des oeuvres au programme.
11/ Ne pas travailler la nuit : DORMIR !
12/ Avoir un conjoint qui fait les courses, le ménage, les repas, avec le
sourire !
13/ Se garder une soirée par semaine pour être avec son/ sa chéri(e) ou ses
amis, afin de ne pas devenir fou. Faire du sport régulièrement (même des
petites marches pour ceux, comme moi, qui ne sont pas sportifs !)
14/ Prévenir ses amis et sa famille qu'on les aime toujours, mais qu'on risque
de refuser certaines invitations, pour se reposer ou bosser (ou les deux).
Qui dit mieux ?
Dictée magique
Ne pas tout mélanger ! Ménager le
temps de travail et le temps des copains, et dans le temps de travail, ne pas
mélanger ce qu'on fait faire aux élèves et ce qu'on fait nous ! Parce que si on
aborde par exemple (au hasard)
Je suis donc partisane de réinvestir les séquences plutôt dans la préparation
de l'improvisée, et de multiplier les lectures analytiques sur des auteurs
divers et variés...
Je fais un truc idiot en classe pour ça : à chaque début de cours, je donne un
texte sans aucune indication : ni auteur, ni date, ni titre, ni rien. Les
élèves font une première lecture silencieuse, puis un lit à voix haute, et on
essaie de dire le maximum de choses sur le texte en se basant sur lui et
uniquement sur lui. Ca marche (d'après ce que j'ai vu) à tous les niveaux, il
faut simplement adapter ses exigences. A la fin, je donne les références du
texte. Ca prend environ 15 min.
Ca permet accessoirement aux candidats que nous sommes de lire plein de textes
différents (quelquefois des extraits des oeuvres au programme...).
Voilà.
Djak
=== Dans l'année:
Voilà l'organisation que j'avais en début d'année, jusqu'au mois de janvier. J'aurais aimé la tenir car c'était un rythme qui me convenait, mais j'ai été prise au piège de la 1ère année de titulaire-Prof principal-2,5 heures supplémentaires..... aaarrrffffff
- Le matin, c'est lecture de la traduction pendant le ptit déjeuner
- Ensuite, boulot au collège, tranquilou. Là je rejoins la plupart des avis précédents: faire le maximum au collège si on a des heures de trous. Mais j'avoue ne pas être très efficace parce que, cette année, j'ai dû corriger au maximum 20 copies en tout au bahut car c'était plutôt les préoccupations administratives qui m'ont bouffé du temps...... yeurk!!!!!
- Le midi, je préfère alterner. Si je me sens d'humeur joyeuse et décontractée, je mange avec des collègues et j'en profite aussi pour régler quelques soucis avec les gamins en en parlant aux profs qui les ont. Autrement, si je suis associable, je mange dans ma salle et je lis un bouquin d'agrég ou un bouquin pour moi... Pour me "rafraîchir" un petit peu...
- C'est le soir où ça devient corsé....
Je rentre vers 18h15. Je bosse mes cours jusqu'à l'heure du repas et ensuite je mange, je me douche et je suis une femme toute neuve prête à attaquer l'agrég. C'était psychologique, la douche et le repas étaient la coupure entre le monde du boulot, celui de la vie de couple et celui de l'agrég... Franchement, je m'en veux de ne pas avoir tenu le coup car cela aurait été vraiment mieux.. M'enfin, ce sera pour l'année prochaine!!!!!!
- donc le soir, vers 21h, j'attaquais l'agrég, je lisais les cours, les fiches, je faisais mes résumés... Bref, tout ce qu'on doit faire.
- le week end, le dimanche était systématiquement pris par l'agrég. Parfois, le samedi aprèm aussi, mais le dimanche sûr sûr, ainsi que le jeudi, journée que j'avais entièrement libre!!!
D'ailleurs, pour l'emploi du temps, si vous voulez une journée entière de libre (et ça arrive quand même fréquemment), évitez de demander le mercredi, le lundi et le vendredi qui sont super courus et on comprend pourquoi (enfants ou week end plus longs). Le jeudi, c'est l'idéal selon moi!!!!
=== L'été précédent puis les vacances scolaires
Il faut vraiment en faire un maximum. Mais le minimum vital c'est:
- faire la traduction d'ancien français, pour pouvoir la lire tranquillement toute l'année, un petit bout par-ci par-là
- lire toutes les oeuvres et commencer les résumés
- concernant le boulot de prof, l'été, dur de faire des séquences quand on débute, mais ce qui est pas mal c'est d'aller fureter sur le net, de regarder comment sont faites les séquences, de piquer des idées à droite à gauche
- par contre, pendant les petits vacances, je me bloquais systématiquement 3 jours pour pondre les séquences jusqu'aux prochaines vacances.. ça crève, c'est sûr, mais ça permet d'être libéré pendant le période scolaire et de pouvoir bosser l'agrég un peu sérieusement!
Voili pour moi...
mais dans l'année, vraiment, faut pas se laisser prendre au piège du temps... Ne pas se laisser déborder par les problèmes du boulot, ne pas se laisser déborder par les copies surtout (c'est personnellement ce qui m'a fait lâcher le cap de l'agrég... (ben vi, 8 - 10 notes par classe par trimestre quand on veut passer l'agrég à côté, faut être maso je crois)... faites régulièrement des bilans sur le parcours, sur la préparation, remettez-vous les pendules à l'heure, revoyez régulièrement vos plans de travail....
Estelle (juin 2003) : “ Ma réponse n'est aucunement une
mine à conseils comme tu l'espères puisque je ne sais pas plus que toi quelle
est la bonne méthode, et, à vrai dire, je doute qu'il y en ait une !
Tout dépend
du temps don tu disposes, mais également de tes faiblesses.
En ce
qui me concerne, je suis très faible en technique (c'est ce qui m'a fait échouer
au concours malgré des notes au-dessus de la moyenne en littérature, en comparée
et en langue vivante ...). Du coup, je vais devoir en faire très régulièrement,
d'autant que depuis ma tentative de l'agrèg, deux ans
se sont écoulés…
Bref, je pense que seule la régularité paye. Quelques
exercices de latin (tout dépend où tu en es : découverte des joies de la
grammaire latine donc exercices répétitifs, ou versions avancées), des fiches
d'ancien français (en ne négligeant rien : phonétique, lexique, morpho, syntaxe
: pour cela, mieux vaut se faire une liste de tous les aspects à étudier, puis
répartir cela sur un planning jusqu'a maximum un mois avant l'écrit), idem pour
le français moderne. L'idée étant de faire de tout au moins deux fois par
semaine, tous les jours si possible (pendant les vacances ...
). Et bien sûr, commencer à traduire l'ancien français, noter les
particularités grammaticales remarquées.
Pour ce qui est de la littérature comparée,
avant de lire ou relire le programme, je réflechis à
la question, j'essaye de formuler des pistes de lecture à partir de la problématique
donnée (un peu comme si l'intitulé était un extrait de sujet de dissert). Puis je lis, en tenant compte de ces premières
pistes de lecture.
Parallèlement, je lis au moins deux oeuvres du programme de
littérature française, mais pas de la même façon. Tout d'abord, je choisis soit
une oeuvre longue une oeuvre courte, soit une oeuvre qui m'est familière et une
qui me semble difficile. Je lis l'une de façon cursive, pour la découvrir, sans
prendre trop de notes (sauf si une idée géniale traverse mon petit esprit !! ou
plus simplement si je constate qqch, si je me pose
une question particulière, mais l'objectif reste la découverte naïve du texte).
Pour l'autre, je ne lis pas le texte mais je travaille à partir de la préface,
de petites critiques (type Profil ou Balise, je crois qu'il ne faut pas mépriser
ce genre de béquilles, certes parfois simplistes mais pratiques pour avoir une
première approche d'une oeuvre qu'on ne connaît pas) : là j'essaye de faire des
premières fiches sur différents points, fiches que je complèterai dès ma première
lecture.
Voilà
en résumé comment je procèderai. En fait, tout dépend du temps dont tu
disposes, mais aussi de ta faculté de travail. Si tu as une bonne mémoire (ce
qui n'est pas mon cas !), tu es avantagé car ton esprit gardera une trace de
chaque travail effectué, même minime. Sinon, il faut de l'acharnement !!!
Ceci
dit, il ne faut pas oublier ni négliger la dimension de plaisir. Il ne faut pas
oublier non plus que le travail ne paye que si on est en bonne forme, et pour
cela il faut se reposer, prendre un peu de vacances, se changer les idées, bref
vivre. ”
Cara (août 2003) :
“ Je voudrais savoir comment vous comptez vous organiser.
Pour ma part j'ai préparé mes cours jusqu'à
Karine (juin 2004) : “ Il faut travailler le
plus possible pendant l'été. Après, c'est plus difficile. ”
Christine (juin 2004) : “ Je crois que l'une
d'entre vous a donné la réponse , travailler l'été, ce
que je n'ai pas fait l'année dernière, et je m'en suis mordu les doigts. Peut-être
aussi pour ceux qui sont en lycée adapter le programme aux éléves. ”